Sommaire biographies Count Basie
 
 
Count Basie

    Né le 21 août 1904 à Red Bank (New Jersey), de Harvey Lee Basie et Lilly Anne, William Basie - alias Count Basie - fut un homme qui domina pendant près d'un demi siècle la scène jazz avec ses orchestres qui sont de véritables machines à fabriquer le Swing.

    Il commence par apprendre le piano avec sa mère et une voisine allemande, miss Vandevere, qui lui fait jouer des passages de Rigoletto. Mais la musique classique n'a pas sa préférence. Ce qu'aime le jeune Basie, c'est le rythme syncopé du Ragtime, et surtout la batterie. Incroyable, n'est-ce pas ? Mais non ; il prend alors des cours chez un drummer des environs, qui lui montre comment tenir des baguettes et taper sur les fûts. Mais il se rend vite à l'évidence que ce n'est pas son fort, en écoutant Sonny Greer jouer de la batterie...

    En s'installant à New York, c'est l'orgue qui le fascine ; surtout en voyant un certain Fats Waller jouer au Lincoln Theatre, à Harlem. Basie doit beaucoup à Fats qui lui montre des astuces des claviers. Il est également influencé par Willie The Lyon Smith et James P. Johnson. Il écume tous les clubs de New York pour trouver du travail, chose difficile à cette àpoque pour un jeune. Il avait 16 ans. Il joue de temps en temps au piano à l'Edmund's Cabaret et d'autres boîtes de Harlem, ayant pour noms le Leroy's, le Barron's, le Small's Sugar Cave Club.

    Un jour, June Clark lui donne un coup de pouce en l'embauchant dans son orchestre où se trouvait Jimmy Harrisson. Basie ne reste pas longtemps avec les deux instrumentistes car il ne sait pas déchiffrer les partitions : il joue à l'oreille. Il est remplacé par un pianiste de Baltimore dénommé Joe Turner. Tout de même, Basie acquiert une sérieuse réputation de pianiste de blues avec ces deux musiciens.

    En 1927, Basie a 23 ans et se rend à Kansas City. Le jour, il est organiste pour films muets à L'Eblon Theatre, et la nuit, il s'adonne aux plaisirs du Blues. Après une expérience décevante (du fait de son incapacité à lire la musique) dans l'orchestre de Clarence Love, où se trouvait également Lester Young, il échoue finalement dans l'orchestre de Walter Page, "le Blue Devils". Mais ce dernier ne paie pas bien ses musiciens, et comme beaucoup d'entre eux, Count Basie rejoint l'orchestre concurrent, celui de Bennie Moten, où il est second pianiste. Il prend rapidement la direction de cet orchestre qu'il baptise "Count Basie and his Cherry Blossom Orchestra". Mais après une tournée dans l'Est, c'est un désastre. Néanmoins il enregistre avec Bennie Moten plusieurs titres à New Jersey, notamment "Toby", "Moten Swing", "Bues Room", "Imagination", "New Orleans", "The Only Girl I ever loved", "Milenburg Joys", "La Fayette" et "Prince of wales".

    Après la mort de Bennie Moten le 2 avril 1935 à Denver, Basie devient seul leader de l'orchestre, orchestre qui travaillera au Reno Club. Il prendra successivement le nom de "Three three three" et "Count basie and his barons of rythm". Le groupe comprend alors 3 saxos (Smith, Jack Washington, et Lester Young) et 4 rythmiques (Count Basie, Walter Page, le guitariste Clifford Mcintyre et le batteur Jesse Price). Viennent ensuite rejoindre le groupe les saxophonistes Earl Warren et Herschel Evans, le trompettiste chanteur Hot Lips Page et Jimmy Rushing. Les prestations du Reno Club sont diffusées par radio dans tous les États-Unis. C'est ainsi que John Hammond prendra contact avec le groupe. Il téléphone à Benny Goodmann qui appellera ensuite son impressario Willard Alexandre, lequel décide de s'occuper du groupe. Il devient l'impressario de Count Basie jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.

    En 1936, l'orchestre connaît une mauvaise passe et les critiques s'en donnent à coeur joie. Malgré les enregistrements en studio des immortelles "Lady Be Good" et "Shoe Shine Boy Swing", la prestation au Grand Terrase de Chicago est un fiasco complet. Le désastre survient après leur passage au Roseland Ballroom, quartier général de l'orchestre de Fletcher Henderson, fréquenté par un public de connaisseurs. Il manque donc à l'orchestre la motivation, et la cacophonie règne en maître dans leurs prestations. Le groupe joue ensuite au Paramount et au Savoy Ballroom et gagne par la même occasion un peu plus de sérieux. Willard Alexandre les persuade de changer de salle et c'est au Famous Door, cabaret dirigé par Jerry Brooks et Al Felshin, qu'ils font un triomphe. Le tout New York vient au Famous Door entendre les solos de Lester Young et de Hershel Evans, et applaudit le swing de Count Basie, un swing qui se danse aussi bien qu'il s'écoute, un swing tout à fait nouveau, dont l'aisance et la spontanéité permettent aux musiciens de bien s'exprimer. C'est à cette période que Count Basie accueille les Boppers, ce qui enrichit sa musique, particulièrement sur le plan harmonique. Le groupe de Basie est alors prêt à entamer une carrière éblouissante.

    En 1937, Billie Holliday travaille dans l'orchestre pendant un an. Une des conséquences du succès du duo Count Basie - Billie Holliday, est l'engagement de l'orchestre dans les populaires joutes musicales, qui permettent de juger de la qualité des groupes, à une époque où les palmarès n'existaient pas encore. La formule est très simple : 2 orchestres sont mis face à face et on les fait jouer chacun à leur tour. La vox populi désigne le vainqueur. Le 16 juin 1937, l'orchestre de Basie affronte celui de Chick Webb, au Savoy Ballroom. La presse annonce le match : "The America's Out Standing Swing Band" with the kings of drums contre "The Aristocrat of Rythm" with the royalist of the keyboards. Si Basie a dans sa manche Billie Holliday, la chanteuse de Webb n'est autre que Ella Fitzgerald ! Basie gagne par K.O. Après sa victoire sur l'un des meilleurs orchestres du moment, le public new yorkais adopte finalement Basie et ses musiciens.

    Après le départ de Billie, Count engage Helen Humes pour la remplacer. Elle travaillait à l'époque au Cotton Club. On notera malheureusement que Count n'a pas fait de disque avec Billie, mais fort heureusement, Hammond a pu sauver 3 enregistrements live qui sont "Swing Brother Swing", "They can't take that away from me" et "I can't get started". Helen Humes reste dans le groupe de Basie jusqu'en 1941.

    Le 21 janvier 1937, l'orchestre enregistre ses premiers albums pour Decca, dont "Swingin at the daisy chain", qui rend hommage à Fats Waller, "Roseland Shuffle" (Count et Lester dialoguent de façon remarquable), "One O'Clock jump" (qui devient l'indicatif du groupe). Pour certains, "One O'Clock Jump" serait un plagiat de "Blue Ball" de Bennie Moten, pour d'autres, il serait fortement inspiré de "Six or seven times", de Don Redman.

    1937-1938 : Eddie Durham organise des séances en studio où sont enregistrés : "For you yesterday", "Here you come today", "Blue and sentimental", "Doggin Around", "Moten Swing", et enfin, "Jumpin'at the woodside". L'orchestre gagne en discipline et en équilibre. La formation devient un véritable big band.

    Au lieu d'affronter l'orchestre de Duke Ellington en joutes musicales, Count préfère jouer ensemble en fusionnant les 2 orchestres. Ainsi sort un disque dans lequel on trouvera 4 morceaux de Duke et 4 morceaux de Count. Duke : "Battle Royal", "wild man", "Take the "A" train", "BDB" (B pour Billy Strayhorn, D comme Duke et B comme Basie) ; Count : "Until I met you", "to you", "segue in C", "Jumping at the woodside".

    Dans les années 60, l'orchestre de Count connaît des difficultés dues à la concurrence des groupes rock anglosaxons. Il met sur place un sextet mais pour très peu de temps. L'orchestre accompagne les grandes stars américaines : Billy Eckstine, Judy Garland, Tonny Benett, les Mills brothers, Samy Davis Jr, Kay Starr, Fred Astaire, Bing Crosby, Frank Sinatra. Les rencontres avec Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan sont également d'un grand intérêt. Il enregistre aussi avec Oscar Peterson, Ray Brown et Louie Bellson, avec Milt Jackson, avec Dizzy Gillespie et Zoot Sims.

    Après la mort de Duke en 1974, Basie devient pour le public une sorte de légende. Victime d'un infarctus en 1976, il refuse le repos prescrit par les médecins. « Que je cesse de jouer ? Que je prenne ma retraite ? C'est bien sûr ce que souhaite ma femme. Mais moi, je décide de continuer » . Après la mort de sa femme, Basie abandonne toute prudence et met sur pieds de monstrueuses tournées sur les 5 continents. Ereinté, il est une nouvelle fois hospitalisé en 1981. Il sort de l'hôpital dans un fauteuil roulant mais ne renonce pas pour autant et reprend les tournées.

    Il s'éteint pendant son sommeil, dans la nuit du 26 au 27 avril 1984.

 
 

avec  AEK ASSURANCES  partenaire officiel